“La ville vietnamienne, son patrimoine urbain et sa valorisation
L’exemple emblématique de Hoi An”
- La communication est en français
- Le forfait fixé à 800 000 VND (prix d’appel hors hébergement).
- Le 27/04 :
- 16h : La boisson d’accueil de La Maison d’Indochine
- 16h30 / 17h30 : Une communication universitaire
- 17h30 /18h30 : Un temps d’échanges avec Fanny Quertamp et Olivier Tessier (responsable du centre EFEO d’Hô Chi Minh ville) autour de l’apéritif de La Maison
- Le 28/04
- 10h / 11h30 : La visite d’Hoi An guidée par les universitaires (itinéraire en relation avec la communication de la veille).
- Inscription dans la limite des places disponibles (jauge de 25 personnes maximum).
Le patrimoine d’une ville, c’est son âme, son histoire, son identité.
Au début des années 1990, conscient des menaces de disparition du patrimoine des centres historiques sous les effets de l’ouverture économique, les autorités locales ont lancé des études pour inventorier le patrimoine historique et architectural dans de nombreuses villes en vue de sa protection. 30 ans après, quel constat peut-on porter sur l’état du patrimoine des villes vietnamiennes et de leur niveau de protection ?
Qu’est ce qui constitue l’identité d’une ville ? Qu’est ce qui en fait son intérêt patrimonial et surtout sa singularité ? L’authenticité, la qualité, l’exemplarité des styles architecturaux, la mémoire associée au bâti sont fondamentales. La prise en compte du tissu urbain, du paysage créés par la diversité des styles et leur concentration spatiale l’est tout autant pour élaborer une politique de conservation du patrimoine.
Ho Chi Minh-ville donne souvent l’image d’une métropole asiatique qui a tourné le dos à son patrimoine, misant sur une posture résolument économique. Jouissant d’une géographie favorable, HCMV est devenue un carrefour commercial majeur et vise, au XXIe siècle à renforcer cette position pour consolider son rôle de moteur économique à l’échelle nationale et régionale. La « perle de l’orient » n’est plus, laissant aux cités historiques, telles Hanoi, Hue ou Hoi An sur le devant de la scène pour promouvoir l’image de ville patrimoniale. Si la richesse du patrimoine architectural, urbain et culturel de ces villes sont bien connues et documentées faisant l’objet de règlementations, on peut s’interroger sur la situation à Ho Chi Minh-ville, et à travers son exemple questionner la conciliation entre développement économique et préservation du patrimoine.
Pour contextualiser les enjeux de conservation et de valorisation du patrimoine architectural et culturel, nous porterons un intérêt particulier à Hoi An qui constitue un exemple bien préservé des petits ports marchands qui, entre le XVe et le XIXe siècle, ont commercé tant avec les pays du sud-est et de l’est de l’Asie qu’avec le reste du monde. Son déclin, à la fin du XIXe siècle, a permis de conserver à un haut degré d’authenticité son tissu urbain traditionnel. Avec un ensemble homogène bien préservé composé par plus de 1000 bâtiments (maisons d’habitation, lieu de cultes…) et une organisation urbaine d’origine, Hoi An constitue un exemple exceptionnellement bien préservé. Qualifié d’ « importante et remarquable manifestation de la fusion des cultures, au fil du temps, dans un port commercial international », Hoi An, inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco depuis 1999, a su préserver son paysage urbain hérité tout en le valorisant via un tourisme tant domestique qu’international et représente un modèle de développement à suivre pour d’autres villes.
Intervenante : Fanny Quertamp,
Fanny est une géographe, travaille au Vietnam depuis 1996. Titulaire d’un doctorat sur la dynamique des espaces périurbains de Hanoi (2003) ; elle a coordonné la réalisation d’un atlas sur Hanoi (1996-2001). Ses travaux se sont ensuite orientés vers les thèmes de la planification stratégique et des services urbains via un projet de recherche sur la réforme des compagnies des eaux dans le Nord du Vietnam. Depuis 2006, elle s’est spécialisée sur les questions urbaines à l’échelle du Vietnam, (reconversion des paysans expropriés aux marges de Ho Chi Minh-ville et Can Tho, étude sur la pauvreté urbaine, etc.). Co-directrice du Centre de Prospective et d’Etudes Urbaines – PADDI – entre 2009 et 2017, elle a développé, dans le cadre de la coopération décentralisée entre la Région Rhône-Alpes, Ho Chi Minh-Ville et la Métropole de Lyon, des activités de formation, d’assistance technique et d’études dans les champs variés de l’urbain (patrimoine, services urbains, planification urbaine et foncière, gouvernance, etc.). Elle a coordonné notamment une étude comparative sur l’évolution du patrimoine et contribué à la mise en place une méthodologie d’inventaire en vue de la classification des bâtiments patrimoniaux de HCMV. Entre 2017 et 1019, elle coordonné un projet privé de valorisation du patrimoine à Ho Chi Minh-ville.
Depuis 2019 elle a piloté le projet régional “Rethinking plastics – circular economy solutions to marine litter” cofinancé par l’Union européenne et le gouvernement allemand (2019-2022) et le projet « Vietnam Action Against Plastic Pollution » financé par USAID, visant à réduire la pollution plastique au Vietnam. Elle est actuellement consultante sur les questions de développement urbain et d’économie circulaire.